L’équilibre bioculaire et binoculaire
L’équilibre bioculaire et binoculaire est un concept important. Il se réfère à la capacité de nos yeux à travailler ensemble pour produire une image unique et claire. Lorsque les deux yeux ne sont pas alignés correctement, cela peut entraîner une vision double, une fatigue oculaire et d’autres symptômes désagréables. Le contrôle de l’équilibre bioculaire est donc essentiel pour une vision claire et confortable.
L’équilibre bioculaire
Le principe de l’équilibre bioculaire est d’obtenir des images rétiniennes similaires et de même netteté pour les deux yeux, conditions nécessaires au processus de fusion et à une vision binoculaire stable. Lors d’un examen de l’équilibre bioculaire, les deux yeux sont examinés à des instants différents avec une durée d’examen pouvant être inégale. Dans ces conditions, il est possible que le relâchement accommodatif soit différent pour chaque œil, la normalité étant que les deux yeux accommodent de la même quantité. Avec les corrections trouvées en monoculaire, une différence d’état accommodatif peut pénaliser la vision simultanée, la fusion et le confort visuel binoculaire.
Il existe deux manières de réaliser le test d’équilibre bioculaire en cas d’isoacuité inférieure ou égale à 3/10.
L’isoacuité est une règle qui s’impose à tous et qui est définie comme une différence d’acuité visuelle entre les deux yeux inférieure ou égale à une ligne d’acuité visuelle en notation logarithmique.
Il existe également trois manières de réaliser le test d’équilibre bioculaire en cas d’anisoacuité supérieure ou égale à 3/10.
L’anisoacuité est une condition où la différence d’acuité visuelle entre les deux yeux est supérieure à une ligne d’acuité visuelle en notation logarithmique. En d’autres termes, une différence d’acuité visuelle de plus d’une ligne en notation logarithmique est considérée comme une amblyopie.
En cas d’isoacuité
On dissocie la vision des deux yeux par des prismes ou bien par des filtres polarisés croisés.
A la fin du test, la réponse attendue est que les deux lignes de lettres sont uniformément floues. Si le flou perçu n’est pas le même, il faut rebrouiller l’œil qui voit le moins flou jusqu’à identité de contraste.
Le test se déroule de la manière suivante :
- Il faut tout d’abord brouiller les deux yeux binoculairement jusqu’à avoir une acuité visuelle de 6/10 ou 8/10. En effet, il est nécessaire de perdre deux lignes d’acuité visuelle juste après le CCR. Une fois la ligne de lettre retenue, il faut vérifier qu’elle soit déchiffrée.
- Puis, il faut mettre en place les diasporamètres avec un prisme de 3 dioptries prismatiques base supérieure et un autre prisme de 3 dioptries prismatiques base inférieure.
- Le patient verra deux lignes de lettre l’une au-dessus de l’autre. Celle qui sera vu plus nette devra être brouillée afin d’avoir une identité de contraste sur les deux yeux.
En cas d’anisoacuité
- On dissocie également la vision des deux yeux par des prismes ou par des filtres polarisés croisés pour que chaque œil perçoive une ligne d’optotype sur le fond vert et un optotype sur le fond rouge que l’autre œil ne perçoit pas.
Le test duochrome est un test utilisé en réfraction subjective pour affiner la correction optique. Il repose sur le principe de la décomposition de la lumière blanche par un prisme ou des filtres polarisés et consiste à analyser la faculté des yeux à accommoder de façon coordonnée.
Ce test s’appuie sur l’exploitation de l’aberration chromatique de l’œil ce qui permet de connaître la position de l’image par rapport à la rétine. L’aberration chromatique met en évidence une éventuelle erreur de focalisation.
Il a pour but d’équilibrer la netteté sur fond rouge et sur fond vert pour chaque œil. Le test duochrome consiste à projeter une image comportant des lettres ou des chiffres de couleurs rouge et vert sur un fond blanc. Le patient doit identifier les lettres ou les chiffres de couleur vert et rouge. Si le patient répond mieux dans le vert, il est myope sur corrigé ou hypermétrope sous corrigé. Dans ce cas, il faut brouiller l’œil qui voit sur le fond vert. S’il répond mieux dans le rouge, il est myope sous corrigé ou hypermétrope sur corrigé. Dans ce cas, il faut débrouiller l’œil qui voit sur le fond rouge.
- Le test de la croix de Jackson est utilisé pour évaluer l’équilibre visuel entre les deux yeux, en vision simultanée en utilisant une aberration astigmate induite par les CCF (Cylindre Croisé Fixe).
Il faut tout d’abord brouiller les deux yeux binoculairement jusqu’à avoir une acuité visuelle de 6/10 ou 8/10. En effet, il est nécessaire de perdre deux lignes d’acuité visuelle juste après le CCR. Une fois la ligne de lettre retenue, il faut vérifier qu’elle soit déchiffrée. Ensuite, des prismes, un a 3 dioptries prismatiques base inférieure et l’autre base supérieure, sont placés devant les yeux pour induire une dissociation visuelle.
Le patient est ensuite invité à regarder une croix de Jackson l’une au-dessus de l’autre. Cette croix de fixation est composée de branches de différentes tailles. Ce test se fait œil par œil. Le patient doit d’abord regarder la croix du bas si c’est uniforme, il regarde ensuite le tableau de bas.
Le but est de déterminer si les deux yeux sont alignés correctement.
Partant d'une position myopisée, l'extériorisation de la croix de Jackson par un patient portant le CCF sera une ellipse de grand axe verticale et préférera les lignes verticales. Il suffira alors de débrouiller binoculairement pour permettre de transformer l’astigmatisme composé myopique créé en astigmatisme mixte direct. Le cercle de moindre diffusion sera alors sur la rétine et l’extériorisation de la croix sera uniforme.
Si à l’inverse, il préfère les lignes horizontales, il faudra alors brouiller pour ramener le cercle de moindre diffusion sur la rétine.
L’équilibre binoculaire
L’équilibre binoculaire est la capacité des yeux à travailler ensemble pour fournir une image unique et claire. Il est important pour la vision en 3D et la perception de la profondeur. L’équilibre binoculaire peut être affecté par des problèmes tels que la fatigue oculaire, la convergence insuffisante, la divergence excessive, etc. Les optométristes et les orthoptistes peuvent effectuer des tests pour évaluer l’équilibre binoculaire et recommander des traitements si nécessaire.
En cas d’isoacuité
L’équilibre binoculaire permet de déterminer les sphères les plus convexes donnant une bonne vision de loin en ne sollicitant pas ou très peu d’accommodation.
En cas d’anisoacuité
Une fois l’équilibre bioculaire réalisé, le résultat obtenu est en maxi concave. Il suffit de rebrouiller le patient afin d’obtenir l’équilibre binoculaire en maxi convexe.
Conclusion
Finalement, le but de l’équilibre bioculaire est d’obtenir, si possible, des images rétiniennes similaires et de même netteté pour les deux yeux, conditions nécessaires au processus de fusion et à une vision binoculaire stable.
La méthode du brouillard est donc utilisée pour contrôler l’état accommodatif asymétrique. Les corrections trouvées en monoculaire peuvent pénaliser la vision simultanée et la fusion. Il est important de vérifier que la vision est légèrement floue pour ajuster l’accommodation binoculaire.
M.DREUX